Valérie Masson-Delmotte
Valérie Masson-Delmotte est directrice de recherche au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), au sein du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, à Saint-Aubin. Depuis 2015, elle est aussi Coprésidente du bureau du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, dont la mission est de produire un état des lieux destiné aux dirigeants de la planète.
De l’infiniment petit à l’infiniment grand. Dans son travail quotidien de chercheuse, Valérie Masson-Delmotte analyse la composition des carottes glaciaires pour comprendre l’évolution du climat sur des centaines de milliers d’années. Lorsqu’elle enfile son costume du GIEC, Valérie prend de la hauteur pour éplucher des milliers de publications scientifiques et coordonner des centaines de chercheurs du monde entier. Aidée par une équipe de l’Université Paris-Saclay, elle co-pilote un groupe de travail chargé d’évaluer, scientifiquement, le changement climatique et ses risques associés.
« Nous sommes déjà rentrés en territoire inconnu, assure Valérie Masson-Delmotte. La question est maintenant de savoir comment agir aujourd’hui pour limiter les dégâts à l’avenir, en tenant compte des impératifs de développement durable, et tout particulièrement de lutte contre la pauvreté. » En 2021-2022, elle remettra son rapport de fin de cycle aux 195 pays membres du GIEC. L’occasion de voir « sur quelle trajectoire on se situe et ce qu’on est capable d’éviter si les pays renforcent leurs efforts, suite à la COP 21 et l’accord de Paris ».
Environ 1 000 pages sont prévues pour dresser cet état des lieux. Il faudra en faire un résumé de 20 pages pour les décideurs politiques. « C’est un exercice difficile qui exige rigueur scientifique et pédagogie », reconnaît la chercheuse, auteure, à ses heures, de livres pour le grand public et les enfants. Au plan local, Valérie Masson-Delmotte a apporté son soutien à l’accueil de l’Exposition universelle 2025 sur le territoire. En totale adéquation avec le thème retenu : la connaissance à partager, la planète à protéger. La chercheuse voit dans ce projet « un formidable catalyseur de transformation du territoire dans le sens du développement durable ».
